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JUSTINE.

jour son espoir diminuait. Les précautions de ses gardiens étaient toujours les mêmes ; jamais ils n’entraient sans être armés, dans la chambre qui servait à la fois de prison et d’atelier au malheureux artiste, et il ne cessait d’être gardé à vue. Bien que les huit jours qui lui avaient été accordés fussent écoulés, l’ouvrage n’était qu’ébauché, et le chef des brigands, au pouvoir desquels était le jeune Valmer, ne dissimulait pas son mécontentement.

— Mon pauvre garçon, dit-il un jour à Georges, je crois que j’ai trouvé le moyen de te faire travailler un peu plus vite ; c’est de t’amener ici cette petite fille qui te tourne la cervelle. Ainsi, elle entrera ici ce soir ; mais je dois te prévenir qu’elle n’en sortira plus. Toi, c’est différent, quand notre affaire sera faite, tu auras de bonnes raisons pour te taire sur notre compte ; mais comptez donc sur la discrétion d’une grisette !