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DEUX SŒURS.

parences, celle de son infortunée sœur venait de succomber.

Il y avait déjà long-temps que Justine marchait lorsque le jour commença à paraître ; elle était accablée de fatigue : ses yeux se voilaient, et elle sentait à chaque pas ses genoux fléchir.

— Grand Dieu ! dit-elle, qui m’avez sauvée d’un péril si imminent, je mets mon innocence sous votre garde divine… Que le Seigneur reçoive mes actions de grâce, et que sa main toute-puissante s’étende sur moi !

Puis elle quitta le chemin, alla s’étendre sur un tertre de gazon, et, pure comme l’innocence, s’endormit du sommeil du juste.


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