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IL ÉTAIT TEMPS.

mais madame de Boistange, malgré l’émotion violente qu’elle éprouvait, resta près de l’orpheline, et son exemple fut suivi à l’égard de Georges. Dès qu’ils furent hors de danger, la baronne pria qu’on la laissât seule avec eux, et, s’étant placée près de Justine, qui regardait avec étonnement autour d’elle, elle lui dit :

— Justine, c’est la providence qui m’a conduite ici pour vous empêcher de commettre un nouveau crime…

— Grand Dieu ! madame de Boistange !…

— Ne craignez rien ; ce n’est pas pour vous livrer au bourreau que je vous ai arrachée à la mort.

— Oh ! il est donc bien vrai que vous me croyez coupable d’un crime exécrable ?… au nom de Dieu ! écoutez-moi.