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JUSTINE.

peut avoir une faiblesse, j’dis pas ; on n’est pas toujours maîtresse d’ses sentimens à l’égard d’un quelqu’un qui a l’avantage d’vous r’venir ; mais une faiblesse qui dure deux mois sans débrider, vous conviendrez que c’est trop fort ! Aussi y n’y a pas d’sou pour livre qui tienne, faut que j’lâche c’que j’ai sur l’cœur… Pour en revenir au propriétaire, y m’dit comme ça, avec son p’tit air de saint-n’y-touche :

— M’ame Guincheux, chacun est libre chez soi ; laissez cuire c’qui n’brûle pas pour vous.

— Tiens, que je m’dis à moi-même, on voit bien qu’il a reçu un terme d’avance.

Mais c’est égal ; j’ferai tant que je saurai l’fin mot, et alors nous verrons.

Quelques mots de ce bavardage étaient venus aux oreilles de Georges ; Justine, de