Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/479

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
JUSTINE.

tant presque de vive force dix billets de banque dans la main, c’est aussi par trop fort ! Je veux que le diable me brise les os si j’ai dit, pour en empocher trois fois autant, le quart des paroles qui me sèchent le gosier depuis une demi-heure.

À ces mots, il tourna les talons et s’enfuit à toutes jambes.

Le jour allait finir ; Justine marchait trop difficilement pour qu’il fût possible de songer à retourner à Lyon ; ils ne pouvaient d’ailleurs séjourner maintenant sans danger dans cette ville.

— Je croîs que nous sommes bien près de la grande route, dit Justine ; évitons-la.

— J’y pensais, répondit Georges… Mais il me vient une idée : cette route est celle de Paris ; les diligences qui partent pour cette dernière ville ne peuvent tarder à passer ; allons à Paris.