Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/474

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
RETOUR À PARIS.

furent donc reçues comme paroles d’Évangile ; procès-verbal fut dressé en conséquence ; les morts furent enterrés, la justice informa ; les gendarmes empoignèrent tout ce qui leur tomba sous la main ; puis, comme les coupables ne se trouvaient pas, on s’occupa d’autre chose, et les deux misérables recommencèrent à vivre comme par le passé.

— Maintenant, mes enfans, dit Guibard aux deux amans lorsqu’ils furent assez loin du château pour n’avoir rien à craindre, maintenant j’ai presque réparé le mal que je vous avais fait bien involontairement ; mais j’ai peur que ça ne serve pas à grand’chose. Si vous étiez gens à suivre un bon conseil, je vous dirais : mettons votre esprit, vos bonnes manières et ma vieille expérience dans le même sac, et l’eau ne manquera jamais au moulin. Nous ne ferions que des affaires sûres ; je sais bien qu’elles sont rares, mais nous pouvons les attendre, et quand la pe-