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JUSTINE.

immense, jardins délicieux, appartemens magnifiques, rien n’y manquait. En mettant pied à terre, les deux sœurs aperçurent le comte qui leur offrit la main, et les conduisit à l’appartement qui leur avait été préparé afin qu’elles pussent prendre un peu de repos avant le dîner. M. de Bonvalier parut empressé, mais respectueux.

— Mes charmantes pupilles, dit-il en se retirant, nous attendrons vos ordres pour nous mettre à table. Ne vous hâtez pas trop toutefois ; car les soirées commencent à être longues, et il est encore de bien bonne heure.

Dès qu’il se fut retiré, Justine se laissa tomber dans un fauteuil, et s’abandonna à ses réflexions ; déjà elle soupçonnait vaguement quelque trahison, mais elle n’osait s’en ouvrir à sa sœur, bien persuadée que Juliette ne se-