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JUSTINE.

Le comte sembla réfléchir pendant quelques instans, puis il dit :

— Je vais tout tenter pour parvenir à vous satisfaire : je cours chez quelques amis ; je verrai le procureur-général. J’espère avoir, ce soir, une bonne nouvelle à vous annoncer.

Il partit, et presque aussitôt l’orpheline courut à la prison de Georges pour lui faire partager le rayon d’espérance que les dernières paroles de M. de Bonvalier avaient jeté dans son cœur ; mais il ne lui fut pas permis de voir le malheureux condamné. Justine, violemment agitée, retourna chez elle, en s’efforçant de dérober aux regards curieux des passans les larmes qui brûlaient ses paupières ; au moment où elle allait entrer, elle aperçut le père Guibard qui l’attendait sur le seuil de la porte.

— Vous ne voulez donc pas le sauver ?