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NOUVEAU PÉRIL.

— Maintenant, monsieur le comte, dit-elle en finissant, permettez-moi de vous demander une grâce : vous avez bien certainement des amis puissans ; usez de votre crédit pour sauver Georges…

— Le sauver maintenant, ma belle amie, répondit M. de Bonvalier, en prenant les blanches et douces mains de l’orpheline, serait impossible ; mais après le jugement on pourra obtenir une commutation de peine d’abord, puis grâce pleine et entière… Mais, mon bel ange, c’est de vous que je veux m’occuper d’abord. Il faut que l’horrible jugement qui vous a frappée soit réformé, que vous soyez réhabilitée… Alors, mon enfant, j’espère que, ne fût-ce qu’en considération du nom que vous portez, vous renoncerez à cet aventurier.

— Y renoncer, grand Dieu ! renoncer à Georges, qui a tant souffert à cause de moi !