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NOUVEAU PÉRIL.

— Votre sœur, charmante fugitive, est si peu perdue, qu’il ne tient qu’à vous d’aller passer avec moi quelques jours chez elle, dans une maison de campagne délicieuse qu’elle possède à peu de distance de cette ville. J’ai perdu votre sœur, si c’est perdre une jolie personne sans fortune que de lui faire épouser un barbon qui, au bout d’un an, la laisse veuve avec cinquante mille francs de rentes.

— Cela, monsieur, ne saurait me faire regretter de ne pas l’avoir imitée.

— Allons, ma belle amie, ne me gardez pas rancune, et vous me trouverez toujours prêt à vous servir… Je veux absolument que nous nous quittions bons amis, afin d’en pouvoir porter l’agréable nouvelle à votre sœur.

Le souvenir de Juliette attendrit Justine ; elle n’avait pas cessé d’aimer sa sœur, malgré