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JUSTINE.

bien le caractère absolu de sa sœur pour tenter de la faire revenir à des sentimens plus honorables. Ce jour-là même, une dame d’un âge déjà avancé, et de l’air à la fois le plus distingué et le plus respectable, se présenta au pensionnat, et se dit chargée, par la famille de l’infortuné marquis, de payer les quartiers échus, et d’emmener les deux sœurs. Juliette, malgré l’habitude de la dissimulation qu’elle avait contractée, ne put cacher le plaisir que lui causait cet événement ; Justine, au contraire, le regarda comme un surcroît de malheur, et ses larmes devinrent plus abondantes lorsqu’elle fit ses adieux à ses maîtresses et à ses compagnes. Enfin toutes trois montèrent dans la brillante voiture qui les attendait à la porte, et qui les emporta avec la rapidité de l’éclair.

— Consolez-vous, mon enfant, dit la