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LES FORÇATS.

qu’il s’agissait d’une révolte, accoururent pour prêter main-forte. Georges, profitant du tumulte, brisa, avec le collier dont Guibard l’avait débarrassé, l’unique lanterne qui éclairait l’église, et, à la faveur de l’obscurité, il gagna rapidement le lieu où Justine l’attendait. Les misérables haillons dont il était couvert eurent bientôt fait place aux vêtemens que Justine avait achetés ; sa tête presque entièrement rasée, fut couverte d’une perruque artistement faite, et, dix minutes après, les amans, enfermés dans une bonne berline que Justine avait louée, avançaient, au grand trot de deux vigoureux chevaux, sur la route opposée à celle que devait suivre la chaîne. Ce ne fut que le matin que l’on s’aperçut de l’évasion de Georges, et le fugitif était déjà à quinze lieues de là.

Les premiers instans furent consacrés aux plus doux épanchemens :