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LES FORÇATS.

genou le papier que lui avait donné le vieux forçat, et il y traça à tâtons ces seuls mots : habit, chapeau, perruque ; il roula ensuite ce papier, et, se rappelant les paroles de Justine, il espéra qu’elle ne l’abandonnerait pas, et qu’il parviendrait à lui remettre ce billet.

Pendant que cela se passait, Justine, en proie tour à tour à la plus douce espérance et au plus affreux découragement, se mettait le cerveau à la torture pour trouver le moyen de sauver son bien-aimé ; elle adoptait successivement tous les expédiens enfantés par son imagination, et les rejetait après le plus léger examen. Le jour vint avant qu’il eût été possible de prendre une résolution. Bientôt le bruit de chaînes qui la veille avait attiré son attention lui annonça que l’heure du départ avait sonné ; elle se leva, courut à sa fenêtre, et vit défiler les forçats, qui, à