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UNE DOUAIRIÈRE.

rante ; elle passait la plus grande partie de l’année à la campagne, où son directeur la visitait souvent ; mais c’était à peu près la seule personne qu’elle reçût ; car elle aimait la solitude depuis que dans le monde elle ne pouvait plus prétendre au premier rang parmi les jolies femmes. Elle fut donc singulièrement surprise quand elle apprit qu’un jeune ecclésiastique, l’abbé de Crepelle, car c’était le nom qu’avait pris Justine, demandait à lui être présenté.

— Un abbé à cette heure, Antoine ! que peut-il me vouloir ? d’où vient-il ?

C’est ce que je ne puis pas dire à madame la marquise ; mais, à en juger à son âge, à son air timide, à sa petite voix douce, on pourrait croire qu’il sort du séminaire.

— C’est donc un enfant ?