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JUSTINE.

enfoncer la porte lorsque l’aumônier l’ouvrit.

On s’était promptement aperçu de l’évasion de Justine ; on avait recueilli des informations dans les environs de la prison ; le fiacre avait été suivi presque à la piste, et l’on se croyait sûr de ressaisir la prisonnière. Aussi le commissaire et ses agens furent-ils très-surpris lorsque l’abbé, qui avait parfaitement composé son maintien, leur dit du ton d’un homme dont la conscience est pure :

— J’ouvre au nom du roi, messieurs, comme j’eusse ouvert au nom de Dieu ; que puis-je pour votre service, s’il vous plaît ?

Le commissaire lui expliqua le but de sa visite, et l’abbé reprit :

— La parole d’un ministre du Seigneur devrait vous suffire ; mais je ne prétends