Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
JUSTINE.

L’abbé sembla fort adouci par cette preuve d’obéissance.

— Bien, mes enfans, très-bien, dit-il ; mais surtout point de rancune… Voyons, quel était le sujet de la querelle ? Ce n’est pas assez de ne point se battre, il faut que vous restiez bons amis ; parlez donc : je m’engage à n’en rien dire au quartier.

— Mon révérend, dit l’un, c’est à l’occasion d’une personne du sexe…

— Pardieu ! monsieur l’abbé, interrompit l’autre, elle vous contera l’affaire aussi bien que nous, et ça fera d’autant mieux qu’il est l’heure de l’appel.

En parlant ainsi, il montrait Justine, qui, à demi morte de frayeur et de faiblesse, avait de nouveau cherché un appui près d’une porte cochère. L’abbé s’approcha d’elle tandis que les soldats s’éloignaient.