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UN AUMÔNIER.

mains, et leva vers le ciel ses beaux yeux mouillés de larmes. Deux jeunes soldats, qui passaient près d’elle, s’arrêtèrent pour la regarder.

— Dites donc, la belle enfant, lui dit l’un d’eux, qu’est-ce qui vous prend ? Est-ce que par hasard vous auriez eu l’inconvénient d’un verre de vin ?… Vous avez là un drôle de moyen pour ménager vos souliers.

Justine ne l’entendait pas.

— C’est qu’elle est tout de même gentille à croquer, dit l’autre soldat ; c’est malheureux que ça donne dans la dévotion ; mais c’est pas déshonorant… Dites donc, mademoiselle, si on pouvait tant seulement avoir celui de vous offrir…

En parlant ainsi, il s’était approché de Justine qui se releva précipitamment et vou-