Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
UN VOL.

vais vous mettre ma cravate, et vous, vous me lacerez votre corset.

Il fallut encore obéir, et la métamorphose fut bientôt complète. Alors ce fut un déluge de bouffonneries, de lazzis, d’éclats de rire et de propos obscènes. Grelotin imitait parfaitement la démarche et les attitudes de Justine ; cela semblait particulièrement faire le plus grand plaisir à ses compagnons.

— Quand je vous disais, s’écria-t-il, que j’étais sûr de mon affaire… Je veux que la vieille elle-même donne dans la bosse, il n’y là que la voix qui me manque ; mais j’aurai soin de ne pas dire un mot… Chanceux, donne-moi un ognon que je l’enveloppe dans mon mouchoir : on ne sait pas ce qui peut arriver ; je puis avoir besoin de pleurer, d’autant plus qu’en pleurant on ne parle guère.