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JUSTINE.

ber à l’excès de ses maux. La baronne l’entretenait tant qu’elle pouvait dans cet espoir : elle promettait de faire toutes les démarches nécessaires pour adoucir le sort de Georges ; elle pensait même qu’elle pourrait un jour, lorsque quelques années se seraient écoulées, obtenir grâce pour lui ; mais quelques années aux galères ! quelle horrible consolation !

On obtint sans beaucoup de peine la permission de voir le condamné ; dès ce moment Justine passa près de lui le plus de temps possible, malgré la répugnance qu’elle éprouvait pour cette foule d’êtres dégradés qui, comme elle, dans le même lieu, venaient visiter des misérables, dont ils avaient presque toujours été les complices, et qui n’avaient échappé au châtiment que pour retourner bientôt sur le banc des criminels. Le langage de ces gens lui rappe-