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LA MAISONNETTE.

Au bout de quelques instans les deux amans recouvrèrent un peu de calme ; ils se levèrent, et madame Valmer, qui était absente, étant rentrée en ce moment, chacun reprit ses occupations accoutumées. Mais dès cet instant Georges devint sombre ; il évitait de se trouver seul avec Justine ; sa santé s’altéra bientôt, de manière à donner les plus vives inquiétudes. Justine et madame Valmer lui prodiguaient inutilement les plus tendres soins. La bonne mère se désolait ; elle jurait de ne pas survivre à ce fils bien aimé. Cependant le médecin qu’elle avait fait appeler ayant déclaré que la maladie semblait être causée par quelque violent chagrin, madame Valmer se rappela tout-à-coup que, depuis quelque temps, ses enfans semblaient beaucoup plus réservés entre eux, et, comme l’instinct maternel ne trompe guère, elle devina la vérité.