Page:Raîche - Les dépaysés, c1929.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
les dépaysés

Des paysages qui ne sont plus inconnus nous sourient d’un air familier. Ce sont d’anciens amis que nous retrouvons, que nous aimons mieux après un voyage comme celui-ci : la verdure de nos forêts, les contours de nos collines, les ondulations de nos champs, la tranquillité des maisonnettes de nos cultivateurs. Nous avons vu un pays plus riche, plus actif, des villes nombreuses où se heurtent tant d’existences humaines, une nature plus cultivée, un climat plus doux, à certains endroits presque tropical, mais rien ne peut remplacer l’harmonie, la paix et la sérénité de nos campagnes et de nos hameaux.

S’il est vrai, comme on l’a dit, que c’est en voyage que l’on connaît réellement un homme, je dois dire que l’épreuve a été favorable à mes compagnons. Ils ne se départirent pas un seul instant de leur bonne humeur et de leur entrain. En dépit des mauvaises routes, des retards, de la pluie, de la chaleur, de tous les ennuis, ils ont toujours eu le bon mot, le sourire épanoui et la plus constante gaîté. Leur exubérance était contagieuse et rassérénait quand les circonstances étaient des plus exaspérantes.

En finissant ces notes prises au jour le jour, je leur dois ce témoignage et toute ma reconnaissance pour leur bonté qui a rendu possible ce voyage qui se termine si heureusement.