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les dépaysés

cherche d’une église catholique. Nous avisons un brave homme qui n’a pas l’air malin et lui demandons s’il y en a une dans le village.

« Il n’y a pas d’église catholique ici, » nous répondit-il avec la plus imperturbable assurance. Cela ne laisse pas que de nous surprendre qu’une ville d’une centaine de mille âmes qui n’a pas d’église catholique. Nous posons la même question au premier gendarme rencontré :

« Mais oui, dit-il, à deux pas d’ici. » En effet, nous trouvons une belle grande église. »

Je me rappelle qu’à Peekhill l’abbé Walsh nous avait dit qu’à New-York nous ne devions demander nos renseignements qu’à la police. Le conseil est bon, même en dehors de New-York.

Le hasard veut bien que l’assistant du Curé soit un canadien-français, l’abbé Bergeron, autrefois du diocèse de Québec.

De Hasting nous nous rendons à Denver, Colorado, situé à une élévation de cinq mille deux cent quatre-vingt pieds. Le climat nous paraît des plus agréables, sec, salubre. Les journées peuvent être chaudes mais les nuits sont toujours fraîches. Nous sommes à une quinzaine de milles des montagnes Rocheuses, dont les hautes telles que Pikes-Peak, Long’s Peak, s’élèvent à quatorze mille pieds dans l’air. Nous voyons pyramider à l’horizon leur sommet recouvert d’une couche de neige qui étincelle au soleil. Nous ne pouvons nous empêcher d’admirer dans les gorges des parcs bien boisés, fort fertiles qu’on nous dit avoir été autrefois des lacs qui se sont desséchés. Ce sont des endroits recherchés, à cause de leurs conditions climatériques, par les neurasthéniques et les tuberculeux. Cette partie du