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les dépaysés

avons quelque difficulté à localiser l’église catholique. Enfin nous découvrons que l’église, très étroite pour la population catholique toujours croissante, ne sert que les jours de semaine. Le dimanche l’on a affecté au culte une salle publique plus vaste. Le curé, M. l’abbé Walsh, parle aujourd’hui de l’éducation. Il fait des remarques très judicieuses. Il commence par déclarer que les catholiques, dont le nombre augmente sans cesse, n’ont pas un nombre proportionné d’hommes instruits et éclairés pour les représenter dans le maniement des affaires publiques et il s’étend sur la nécessité d’une instruction supérieure et d’une bonne éducation catholique. Je rapporte ses paroles parce qu’elles sont significatives d’un état de choses qui frappe l’attention.

Les institutions d’enseignement secondaire ne manquent pas, mais les maisons d’enseignement supérieur catholiques font tout à fait défaut. Il y a bien l’Université catholique de Washington qui ne semble cependant pas répondre aux besoins actuels, et qui à elle seule est insuffisante pour un pays aussi vaste. C’est la plainte que nous font entendre les catholiques instruits et c’est celle que l’abbé Walsh explique à ses paroissiens aujourd’hui.

Nous arrivons à New-York dimanche vers onze heures du matin. Cette heure nous semblait des plus propices pour circuler dans les rues de la métropole. Il n’y avait pas de tumulte et les citadins dispersés dans leurs églises respectives devaient faire relâche à l’activité de la semaine… C’était bien naïf de penser cela. Les Newyorkais ne se relâchent jamais. C’est un peuple qui court sans trêve en flots pressés.

Nous avons donc trouvé les rues aussi encombrées que s’il se fût agi d’un jour d’ouvrage.