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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

et l’autre à l’état résineux, et particulièrement les tourmalines. Nous pouvons supposer, si nous voulons, que le fluide boréal d’un aimant fait la même fonction que le fluide vitré d’une tourmaline, et que le fluide austral est l’analogue magnétique du fluide résineux, et tout ce que nous avons dit de l’espèce de pierre dont il s’agit, s’appliquera comme de soi-même aux aimants. Ainsi le rapprochement des phénomènes qui appartiennent aux deux branches de connoissances, se trouve limité à ceux où chaque corps n’a que sa quantité naturelle de fluide, qui peut bien être décomposée, mais jamais augmentée ni diminuée. Par une suite nécessaire, le fluide électrique aura cela de particulier, qu’il se communique librement d’un corps à l’autre, et que, dans certaines circonstances, il se manifeste aux regards par des étincelles et des jets de lumière, tandis que le fluide magnétique agit en silence, et ne devient sensible que par les mouvemens qu’il imprime à d’autres corps placés dans sa sphère d’attraction ou de répulsion. Mais si cette manière d’agir ne promet pas des phénomènes aussi frappans que ceux auxquels l’électricité donne naissance, elle en offre qui méritent d’autant mieux d’être étudiés par des observateurs attentifs, que plus une cause semble affecter de se cacher, et plus elle fait paroître la sagacité de ceux qui en ont pénétré le mécanisme.

549. Lorsque deux morceaux de fer A et B, en présence l’un de l’autre, sont dans l’état naturel, leur équilibre, ainsi que celui des corps qui ne donnent aucun signe d’électricité, dépend de quatre forces qui se détruisent mutuellement. En nous bornant à considérer