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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

d’action supérieur, nous devons concevoir que l’aiguille, tandis qu’elle fait ses oscillations, est sollicitée en même temps par deux forces, dont l’une réside dans le centre d’action inférieur du fil d’acier, et l’autre est la force directrice de l’aiguille. L’effet de cette dernière, lorsqu’elle agit seule sur une aiguille dérangée de son méridien magnétique, est aussi de produire dans cette aiguille un mouvement d’oscillation. Or, avant l’expérience, Coulomb avoit reconnu que l’aiguille, abandonnée à sa seule force directrice, faisoit 15 oscillations en 60 secondes. Mais il en est ici de l’aiguille comme d’un pendule qui oscille en vertu de la pesanteur. On prouve que l’action de cette force, pour faire osciller le pendule, est proportionnelle au carré du nombre d’oscillations faites pendant un temps donné, que l’on prend pour l’unité de temps. Ainsi, dans l’hypothèse présente, où l’aiguille est sollicitée à la fois par sa force directrice et par celle du fil d’acier, on a la valeur de cette dernière en soustrayant le carré de 15, du nombre d’oscillations faites par l’aiguille pendant 60 secondes.

Pour mettre de la précision dans les expériences, il falloit encore déterminer la distance à laquelle le fil d’acier étoit censé agir sur l’aiguille. Or, nous verrons, dans la suite, que cette action dépend de deux forces, dont chacune s’exerce sur un des pôles de l’aiguille, et qui conspirent à lui imprimer le même mouvement ; et comme l’aiguille étoit fort courte, en sorte que les distances de ses pôles au centre d’action du fil d’acier différoient peu l’une de l’autre, on pouvoit, sans erreur sensible, considérer le milieu de cette aiguille