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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

544. Avant de passer au second résultat, nous devons prévenir que l’on a donné le nom de méridien magnétique à celui dont le plan coïncide avec la direction que prend naturellement une aiguille aimantée. Supposons maintenant qu’ayant dérangé l’aiguille de cette direction, on l’abandonne ensuite à elle-même ; elle tendra aussitôt à reprendre sa première position, et cette tendance sera l’effet des différentes forces qui, à ce moment, agissent dans des sens obliques à la longueur de l’aiguille. Or, on peut, en les supposant décomposées, leur substituer une seule force perpendiculaire à l’aiguille, et appliquée à un point situé entre le milieu de cette aiguille et l’extrémité qui regarde le pôle dont elle est plus voisine. Cette force est ce qu’on appelle la force directrice de l’aiguille, et l’observation fait voir qu’elle est proportionnelle au sinus de l’angle que fait l’aiguille dérangée de sa direction naturelle avec cette direction elle-même.

Coulomb est parvenu à ce résultat par un moyen analogue à celui qu’il avoit employé pour déterminer la force électrique mise en équilibre avec la force de torsion d’un fil métallique très-délié (392). Nous rappellerons ici que, toutes choses égales d’ailleurs, la force de torsion est proportionnelle à l’angle de torsion, ou au nombre de degrés que parcourt un point quelconque pris sur la surface du fil, tandis que l’on tord celui-ci. Cela posé, l’aiguille étant d’abord librement suspendue à un fil métallique exempt de toute torsion, Coulomb imprime à ce fil une torsion d’un certain nombre de degrés ; alors l’aiguille s’écarte de son méridien magnétique, jusqu’à ce que la force directrice qui tend à l’y ramener