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DE PHYSIQUE.

équivoques de magnétisme, tandis que tous les corps sont susceptibles d’acquérir la vertu électrique. Si l’on présente une tourmaline électrisée à une aiguille aimantée suspendue librement, quels que soient les pôles par lesquels les deux corps se regardent, la tourmaline n’exerce sur l’aiguille, pour la déranger de sa position, que la même force attractive qu’elle exerceroit sur un corps quelconque ; ce qui suppose que sa présence fait naître, dans l’aiguille elle-même, une vertu électrique indépendante de la vertu magnétique.

535. La correspondance entre les deux théories nous conduit à concevoir aussi le fluide magnétique comme composé de deux fluides particuliers, combinés entre eux dans le fer qui ne donne aucun signe de magnétisme, et dégagés dans le fer qui a passé à l’état d’aimant. Les molécules de chaque fluide se repoussent de même les unes les autres, et attirent celles de l’autre fluide ; et Coulomb a prouvé, comme nous le verrons bientôt, que ces différentes actions suivent la raison inverse du carré de la distance.

536. Tout le fluide naturel d’un corps magnétique, même après sa décomposition, reste dans l’intérieur de ce corps ; et, sous ce rapport, les aimants peuvent être assimilés aux corps idio-électriques. Les deux fluides, dégagés de la combinaison, se portent, par des mouvemens contraires, vers les extrémités de l’aimant, d’où ils exercent des actions analogues à celles de l’électricité vitrée et de l’électricité résineuse.

Mais avant d’aller plus loin, nous jetterons un coup d’œil général sur l’ensemble que présente le magnétisme considéré dans toute son étendue, parce que le dévelop-