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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

qu’elle repoussoit par un côté, et attiroit par l’autre un petit corps électrisé. Il donna à ces deux côtés le nom de pôles, et ce mot, qui auroit pu ne passer que pour une expression plus commode, devint, dans son esprit, le véritable mot. Il vit dans la tourmaline une espèce de petit aimant électrique ; et comparant les phénomènes des vrais aimans avec ceux des corps idio-électriques, il trouva que les actions des deux fluides pouvoient être ramenées aux mêmes lois, et joignit ainsi au mérite d’avoir perfectionné la théorie de l’électricité, et créé, pour ainsi dire, la théorie du magnétisme, celle d’attacher à un même anneau ces deux grandes portions de la chaîne de nos connoissances.

Coulomb, en reprenant des mains d’Æpinus la première de ces théories, pour lui donner un nouveau développement, avoit par là même contracté une espèce d’engagement de perfectionner encore la seconde ; et l’exposé que nous ferons bientôt de ses résultats, prouvera combien il a été fidèle à s’acquitter.

1. Des Principes généraux de la Théorie du Magnétisme.

534. Quoique le fluide magnétique soit soumis aux mêmes lois que le fluide électrique, diverses observations indiquent, dans l’état actuel de nos connoissances, une différence de nature entre l’un et l’autre. Le fer et une ou deux substances métalliques sont les seuls corps qui aient donné jusqu’ici des signes non