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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

a trouvé que la marche de l’opération étoit soumise à une loi représentée par une logarithmique.

529. Si nous faisons maintenant un retour sur les divers résultats que nous avons exposés, nous apercevrons partout une analogie frappante entre l’agent qui les produit et le fluide électrique. Arrêtons-nous d’abord aux phénomènes les plus propres à faire ressortir cette analogie. Une bouteille de Leyde, mise en contact avec la pile, se charge et devient capable de donner la commotion, précisément comme si elle eût été appliquée sur le conducteur d’une machine ordinaire. La pile produit des attractions et des répulsions semblables à celles des corps électrisés. Le fluide qu’elle fournit, accumulé dans un condensateur, donne des étincelles à l’approche d’un excitateur. Jusqu’ici la ressemblance des effets indique l’identité des causes. À la vérité, la sensation que l’on éprouve en touchant la pile par ses deux extrémités, n’est pas la même que celle qui est produite par la bouteille de Leyde ; mais c’est que la première est modifiée par le mouvement progressif et continu du fluide qui, au lieu de frapper les organes d’un seul coup, comme dans l’expérience de Leyde, les attaque par une succession rapide de petites impulsions ; et la preuve que c’est bien ce fluide qui est l’ame de la pile, c’est que, s’il passe dans la bouteille, le seul changement de vase lui rend tous ses caractères.

Nous avons vu qu’il étoit de même facile d’expliquer d’autres singularités de la pile, et en particulier la facilité avec laquelle un fil métallique, mis en contact avec elle, entre en combustion, tandis qu’à en