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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

deux minutes on détachoit du sommet de la pile le fil conducteur, à l’aide d’un tube de verre verni, et qu’on appliquoit ensuite le condensateur au même sommet, il n’y avoit point d’électricité sensible ; et cependant la pile avoit encore toute son activité, puisqu’il suffisoit de toucher sa base pendant l’application du condensateur, pour que cet instrument se chargeât, comme auparavant, d’une quantité de fluide, dont la force répulsive étoit de 90d.

527. Voici les conséquences que Biot déduit de ces résultats. Supposons que l’oxydation eût développé seulement assez d’électricité pour produire une répulsion de deux degrés ; cette quantité n’auroit pu échapper à l’observation. Or, d’après les calculs de l’auteur, les intensités électriques, mesurées par la balance de Coulomb, sont à très-peu près proportionnelles aux cubes des angles de répulsion[1]. Donc la quantité d’électricité produite par l’oxydation, pendant deux minutes, étant nécessairement plus petite que deux degrés, son rapport avec l’effet total, observé auparavant, étoit moindre que celui de 1 à 90 000 ; et comme il ne falloit, dans le premier cas, qu’une demi-seconde pour charger le condensateur, la part

  1. Nommons F la force répulsive à une distance représentée par l’unité. Soit a l’arc de cercle parcouru en vertu d’une répulsion donnée. Si cet arc est assez petit pour être censé se confondre avec sa corde, la force répulsive à la distance a sera (F/a²). Soit T la force de torsion à la distance 1 ; elle sera Ta à la distance a ; et puisqu’il y a équilibre entre les deux forces, on aura F=T.a³. Si, dans une autre expérience, la distance est désignée par a′, et si l’on nomme F′ la force répulsive corres-