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DE PHYSIQUE.

mettoit à portée de mieux apercevoir l’augmentation d’électricité qui auroit pu survenir dans la pile, par l’action prolongée de l’oxydation ; il en résultoit en même temps que la pile étoit bien isolée. D’une autre part, elle étoit en pleine activité ; car, si l’on appliquoit le condensateur à son sommet, seulement pendant une demi-seconde, et que l’on touchât en même temps la base, on avoit une charge qui, mesurée à l’aide de la balance, produisoit une répulsion de 90d.

On a établi ensuite une communication entre les deux extrémités de la pile, au moyen d’un fil métallique, qui, en contact d’une part avec la base, étoit plongé, de l’autre part, dans le vase de fer rempli de mercure qui reposoit sur le sommet de la pile. On s’est assuré qu’alors le condensateur ne se chargeoit pas, soit que l’on touchât, ou non, la base de la pile, tandis qu’il étoit appliqué au sommet ; et ainsi la communication étoit bien établie.

On sait que, dans ce cas, le courant électrique circule dans l’intérieur de l’appareil, et que l’oxydation se fait avec autant de vivacité qu’à l’ordinaire. Maintenant, en supposant que le contact mutuel des métaux eût seul de l’influence sur le développement du fluide électrique, la quantité de ce fluide ne devoit pas augmenter, puisqu’elle ne pouvoit dépasser celle qui existoit au moment où la pile étoit parvenue au degré de tension dont elle étoit susceptible. Si, au contraire, l’oxydation développoit une quantité additionnelle de fluide, on devoit retrouver celle-ci dans l’appareil, qui, n’étant point en communication avec le sol, n’avoit pu rien perdre. Or, lorsqu’après un intervalle de