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DE PHYSIQUE.

ceux de la pile. Van-Marum a obtenu le même phénomène, en faisant passer une forte décharge à travers un fil de fer plongé dans l’eau[1]. Wollaston a répété l’expérience avec un fil d’or très-délié, tellement engagé dans un tube capillaire de verre, que son extrémité, qui étoit à peine visible, se trouvoit au niveau de la surface du tube[2]. Ce célèbre physicien, en réduisant ainsi à une extrême petitesse la quantité de métal soumise à l’action de l’électricité, est parvenu à décomposer l’eau, par une succession de petites étincelles qui sortoient d’un conducteur chargé à l’ordinaire. Il a essayé aussi de provoquer, par des expériences du même genre, le dégagement des deux principes composans de l’eau, en employant deux fils métalliques plongés dans ce liquide à distance. Mais il dit avoir constamment observé que chacun des deux fils donnoit à la fois l’hydrogène et l’oxygène, tandis que l’action de la pile les détermine à se montrer séparément. Jusqu’à présent, il faut l’avouer, l’expérience n’a pas parlé assez clairement pour que la théorie relative au phénomène dont il s’agit ne laisse plus rien à désirer : il faudra de nouveaux faits qui puissent servir d’interprètes aux premiers.

526. Un autre effet chimique, qui s’opère spontanément dans toutes les piles construites à la manière ordinaire, est l’oxydation des surfaces métalliques en contact avec les conducteurs humides. Quelques physiciens ont pensé que cet effet avoit une grande influence

  1. Annales de Chimie, N°. 121, p. 77.
  2. Biblioth. Britan., t. XVIII, p. 33 et suiv.
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