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DE PHYSIQUE.

recourbé, dont les deux branches sont remplies d’eau jusqu’à une certaine hauteur, et fermées avec des bouchons à travers lesquels on introduit les fils métalliques. Les extrémités de ces fils sont plongées dans l’eau, de manière à laisser entre elles un certain intervalle. L’oxygène paroît sous la forme de bulles, à l’extrémité du fil en communication avec le disque de zinc qui produit l’électricité vitrée, et l’hydrogène se dégage, sous la même forme, à l’extrémité du fil en contact avec le disque de cuivre qui forme la base de la pile, c’est-à-dire, de celui qui donne l’électricité résineuse. Si les métaux sont oxydables, on ne voit que très-peu de bulles à l’extrémité du fil qui répond au disque de zinc, parce que l’oxygène se fixe sur ce fil, en même temps qu’il le fait passer à l’état d’oxyde.

523. Ce nouveau phénomène attira bientôt l’attention des savans, et surtout des chimistes, auxquels il offroit un problème délicat à résoudre, pour le concilier avec la théorie relative à la nature de l’eau. On voulut d’abord savoir si l’oxygène et l’hydrogène provenoient de la même molécule d’eau, ou de deux molécules distinctes. On avoit remarqué que quand on plongeoit les fils dans deux vases séparés, il ne se faisoit aucun dégagement de gaz ; mais cela pouvoit venir de ce que la communication nécessaire pour que la décharge de la pile eut lieu, se trouvoit alors interrompue. Davy trouva un moyen fort simple pour prouver que c’étoit effectivement cette interruption qui empêchoit les gaz de se dégager. Il plongea deux doigts d’une même main dans les deux vases, et aussitôt les gaz se montrèrent.

Tome ii.
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