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DE PHYSIQUE.

de tension que celui qui résultoit d’un seul contact de la colonne[1].

On ne peut lire ces résultats sans être étonné de l’immense quantité de fluide électrique qui s’accumule, pendant un temps très-court, dans la pile de Volta, et de l’extrême vîtesse avec laquelle le même fluide est mu dans cet instrument, déjà si propre à exciter la surprise, en ce qu’il n’a besoin que de lui-même pour acquérir sa puissance.

Des différentes Substances qui peuvent être
employées pour former la Pile.

508. Nous avons considéré la pile jusqu’ici comme étant composée de trois substances qui concourent le plus ordinairement à sa formation. Mais les tentatives que l’on a faites pour varier la combinaison de ses élémens, ont conduit à des résultats intéressans relativement à l’influence qu’exercent, les uns sur les autres, les différens corps que l’on peut employer.

509. Deux métaux quelconques, mis en contact, se constituent, comme nous l’avons dit (479), dans deux états différens et opposés d’électricité. Mais Volta a découvert que ces états, comparés entre eux dans divers métaux, présentent une gradation très-remarquable. Si l’on forme l’échelle suivante, argent, cuivre, fer, étain, plomb, zinc, l’état de chacun de ces métaux différera en plus de celui du métal précédent que l’on suppose en

  1. Annales de Chimie ; frimaire an 10, p. 297 et suiv.