Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
DE PHYSIQUE.

décharge, dont l’effet ne se partage plus entre les organes et le sol. Cette explication s’accorde avec les expériences du célèbre Van-Marum, qui a obtenu généralement d’une colonne isolée des effets plus sensibles, que d’une colonne non isolée, et a remarqué que, dans le premier cas, les commotions en particulier étoient très-fortes[1].

499. Si l’on a pris la précaution de mouiller ses mains avant de toucher la pile par ses parties supérieure et inférieure, la commotion deviendra beaucoup plus sensible. Dans ce cas, le liquide, dont la faculté conductrice est plus grande que celle des organes, favorise la transmission de l’électricité à travers ces derniers. On augmentera encore l’énergie de la commotion, en se servant, pour toucher la pile, de deux tubes de métal que l’on tient dans les mains mouillées. Si l’on forme une chaîne de plusieurs personnes, dont les deux qui sont aux extrémités touchent, l’une la partie supérieure et l’autre la base de la pile ; et si, de plus, toutes les mains sont mouillées, la commotion deviendra générale, pourvu que le nombre des personnes ne passe pas une certaine limite qui dépend de la charge de la pilé[2].

500. Nous avons supposé jusqu’ici que les corps mouillés interposés dans la pile, étoient imbibés d’eau pure. Mais si l’on emploie une dissolution saline faite, par exemple, avec le muriate de soude, ou mieux encore avec le muriate d’ammoniaque, la commotion devient incomparablement plus forte. Volta a conclu de

  1. Annales de Chimie ; 30 frimaire an 10, p. 305 et 306.
  2. Histoire du Galvanisme, t. II, p. 8.