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DE PHYSIQUE.

brillantes, mais qui ne font que passer, ce seroit dans le peu que Newton a écrit sur l’électricité, qui alors étoit à peine naissante. Ce savant illustre, après avoir remarqué que les attractions produites par la gravité et par les vertus magnétique et électrique, s’étendent à des distances très-sensibles, en sorte qu’elles ont été reconnues même par les hommes ordinaires, ajoute qu’il pourroit bien exister encore des attractions resserrées dans un espace si étroit, qu’elles eussent échappé jusqu’alors à toutes les observations, et que peut-être l’attraction électrique en particulier s’exerce-t-elle à des intervalles extrêmement petits, sans avoir besoin d’être excitée par le frottement[1].

Diverses Expériences faites avec la Pile.

496. L’action électrique qui avoit lieu au contact mutuel des métaux, dans les expériences sur la grenouille, étoit très-foible en elle-même, et ce qui contribuoit surtout à en rendre les effets sensibles, c’étoit la grande irritabilité des organes qui en étoient le sujet. Cette même action, transportée dans la pile, où elle s’agrandit en se multipliant, est devenue capable de produire, par sa seule énergie, une multitude de phénomènes analogues à ceux de l’électricité ordinaire, avec les différences que doivent naturellement amener celle qui existe entre les mouvemens du fluide dans les appareils employés de part et d’autre.

  1. Optice Lucis, edit. Lausannæ et Genevæ, lib. III, quæst. XXXI, p. 304.