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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

plusieurs membres de l’Institut national, a jugé que la comparaison des minéraux électriques par la chaleur, avec la pile de Volta, méritoit de fixer l’attention des physiciens[1].

494. On substitue quelquefois à la pile l’appareil que l’on nomme à couronnes de tasses ; il est composé d’une suite de verres remplis d’eau jusqu’à une certaine hauteur, entre lesquels la communication est établie par des arcs métalliques, qui ont une plaque de zinc soudée avec l’une de leurs extrémités, et une plaque de cuivre soudée avec l’extrémité opposée. On dispose chacun de ces conducteurs de manière que le cuivre soit plongé dans l’eau que renferme un des verres, et le zinc dans celle que contient le suivant ; de plus, il y a toujours dans un même verre une plaque de cuivre et une de zinc, qui appartiennent à deux conducteurs différens, et qui laissent entre elles un certain intervalle. Il en résulte que la succession des métaux et des conducteurs humides est la même que dans la pile.

495. On voit, par ce qui précède, que la théorie du célèbre physicien de Pavie repose toute entière sur le phénomène inconnu jusqu’alors, d’une électricité produite, non plus par le frottement, par la communication ou par la chaleur, mais par le simple contact de deux métaux. Si l’on pouvoit trouver chez les anciens, relativement à cet objet, quelqu’une de ces premières lueurs qui précèdent quelquefois de loin les découvertes

  1. Voyez le Rapport fait à la Classe des Sciences Mathémat. et Phys. de l’Institut national, sur le prix fondé par le Premier Consul, p. 5.