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DE PHYSIQUE.

celui d’une pile isolée par le bas, et dont le disque supérieur, qui est de zinc, communique avec le réservoir commun qui, ayant une capacité immense, par rapport à celle de la pile, fait ici l’office d’un condensateur dont la force seroit infinie.

491. Tous les résultats qui viennent d’être exposés, tendent à prouver que les accroissemens de densité électrique, qui ont lieu successivement dans les différens disques, en allant de la base au sommet dans une pile non isolée, et du milieu vers les extrémités dans une pile isolée, dépendent de l’interposition des conducteurs humides. Concevons une pile non isolée, uniquement composée d’élémens métalliques placés immédiatement les uns au-dessus des autres. L’effet du premier élément se répétera de la base au sommet, sans aucun accroissement ; en sorte que si la pile commence, à l’ordinaire, par un disque de cuivre, les états électriques de ses différens élémens seront représentés par cette suite, 0+1, 0+1, 0+1, etc. Si, au contraire, la pile est isolée, la série deviendra, −½+½, −½+½, −½+½, etc. Ainsi, on ne gagneroit rien, dans l’une ou l’autre hypothèse, à augmenter le nombre des élémens, ou la hauteur de la pile[1].

492. Quelques physiciens avoient adopté une manière de construire la pile, différente de celle que nous avons décrite. Dans cette dernière, les disques et les conducteurs humides sont disposés comme il suit, en

  1. De l’Électricité dite Galvanique, par Volta ; Annales de Chimie ; 30 frimaire an 10, p. 250.