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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

déliés de lumière, ce qui les rend propres à laisser des empreintes nettes et distinctes sur un plan placé à une distance quelconque ; et quoique la petitesse de l’ouverture ne laisse passer que peu de lumière, comme cette lumière est par elle-même fort éclatante, les images qu’elle produit ne laissent pas d’avoir beaucoup de vivacité.

On peut donc écarter à la distance de trois ou quatre mètres le plan qui reçoit ces images, ce qui en amplifie prodigieusement les dimensions, et change le plus petit insecte en un colosse effrayant. Cependant, à une distance moyenne, les images ont quelque chose de plus net et de mieux prononcé.

905. Nous venons de parcourir une des branches de la physique les plus fécondes, et peut-être la plus difficile de toutes à manier. Le fluide et l’organe contribuent également à la compliquer. Le premier, infiniment varié dans sa composition, se modifie encore de mille manières par la diversité de ses mouvemens. Nulle part les phénomènes ne présentent des successions de nuances plus légères, et n’exigent plus de sagacité pour être bien saisis. C’est un fil qui demande à être tenu d’une main assez sûre pour ne pas le laisser échapper, et assez délicate pour ne pas le rompre.

L’organe, de son côté, semble se transformer à chaque instant par la variété des impressions qu’il éprouve. Il a fallu des idées très-fines pour démêler les résultats de tout ce qui se passe en lui, soit qu’il reste abandonné à ses facultés naturelles, soit qu’il les étende à l’aide de ces productions de l’art, qui sont pour lui autant de nouveaux moyens de voir. À en juger par le calcul,