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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

un peu dans la chambre obscure sans y laisser passer de lumière.

Si l’on pratique dans la même partie une seconde ouverture, de manière à y passer le bras droit, on pourra se servir de la chambre obscure pour dessiner un paysage ou un édifice, en conduisant le crayon sur les traits de l’image que l’on aura devant les yeux.

903. La lanterne magique, inventée par Kircher, et dont le nom est devenu en quelque sorte trivial par l’usage qu’on fait de cet instrument, pour offrir à la curiosité du peuple une apparence de prestige, mérite de fixer l’attention même de ceux pour qui elle n’a rien de magique. Elle consiste dans une caisse de bois ou de fer blanc, vers le fond de laquelle est une lampe ou une grosse chandelle allumée. Les rayons que lance la flamme sont reçus par une lentille qui les rassemble et les fait tomber plus denses sur un verre plan et mince où l’on a peint diverses figures. Ainsi l’effet de cette première lentille se borne a bien éclairer les figures qui doivent être dans une situation renversée. Quelquefois on substitue à la lentille un miroir concave situé derrière la lumière, et, dans certaines constructions, on combine ensemble les effets de la lentille et du miroir. En avant du verre plan est une seconde lentille, à travers laquelle les pinceaux envoyés par les différens points d’une même figure se croisent, en même temps que la réfraction détermine les rayons dont chaque pinceau est l’assemblage à sortir parallèles. Ces rayons passent ensuite par une ouverture circulaire faite à un carton situé convenablement, et tombent sur une troisième lentille que l’on peut éloigner ou rappro-

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