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DE PHYSIQUE.

regardant par réflexion dans un miroir situé horizontalement ou à peu près. Si la chambre obscure est à la portée d’un endroit fréquenté, on aura un tableau mouvant où tous les objets seront rendus au naturel, ou plutôt on aura une succession de tableaux agréablement diversifiés.

902. On fait des chambres obscures portatives, qui sont des espèces de boîtes carrées, dont une des faces latérales porte un tuyau garni de sa lentille. Les images qui se forment à l’intérieur sont reçues par un miroir plan incliné, qui les réfléchit vers le haut de la boîte, où elles deviennent visibles sur un verre dont la surface extérieure est dépolie, et qui sert de couvercle à la boîte. Ces images sont droites pour un spectateur qui a le visage tourné vers les objets. On a varié de différentes manières la construction de cet instrument : on l’exécute aussi en forme de petite cabane pyramidale, dont la partie supérieure porte le tuyau avec sa lentille, qui, dans ce cas, a une position horizontale. Le miroir est disposé en dessus, et toujours dans une position inclinée, qui, pour être la plus avantageuse qu’il est possible, doit former, avec l’horizon, un angle de 45d. C’est le miroir qui reçoit les rayons partis immédiatement des objets, et les renvoie vers la lentille ; au lieu que dans la construction précédente, les rayons vont de la lentille au miroir. Les images se peignent sur un papier blanc placé horizontalement au fond de la chambre obscure ; on les voit par une large ouverture faite à l’une des faces latérales, et que l’on garnit ordinairement de deux petits rideaux, pour que l’observateur, ayant la tête couverte, puisse l’avancer