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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

la lumière, pour le cas où le passage se fait du verre dans l’air, et qu’il avoit trouvé que la loi de ces différences étoit la même que celle qui représente les sept notes de notre échelle musicale, relative au mode mineur. Supposons que l’on emploie un prisme d’une autre matière que le verre, et qui soit, par exemple, beaucoup plus dense. Si les circonstances sont les mêmes, c’est-à-dire, si les deux angles réfringens sont égaux, et les rayons incidens également inclinés aux surfaces réfringentes, ces rayons s’infléchiront en général sous de plus grands angles dans le second prisme ; d’où il suit que la quantité dont le faisceau sera dilaté, au sortir de ce prisme, sera plus considérable. Supposons de plus que les réfractions partielles suivent entre elles une même loi relativement à toutes les espèces de substances, c’est-à-dire, cette loi qui est représentée par notre échelle musicale. Si l’on prend pour terme de comparaison la réfraction du rayon qui occupe le milieu du spectre solaire, et que l’on peut regarder comme l’axe du faisceau dilaté, il est clair que la quantité totale de la dilatation suivra, pour les différentes substances, le même rapport que la réfraction du rayon dont il s’agit ; en sorte que si cette dernière est, par exemple, d’un tiers plus forte dans le second prisme, le faisceau qui en sort se trouvera dilaté sous un angle plus ouvert à proportion. La réfraction de ce rayon, qui occupe le milieu du spectre, est ce qu’on appelle la réfraction moyenne, et la quantité de la dilatation, ou l’excès de la réfraction du rayon violet sur celle du rayon rouge, se nomme dispersion.

Dans la même hypothèse, où la réfraction moyenne