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DE PHYSIQUE.

regarde le premier par sa concavité. L’image formée pu la réflexion sur le grand miroir, est reçue par le petit, qui la réfléchit à son tour. On place deux oculaires derrière le grand miroir qui est percé dans son milieu d’une ouverture circulaire, par laquelle passe l’image renvoyée par le petit miroir. Le premier oculaire produit une nouvelle image, d’où partent les rayons qui vont se rendre à l’œil en sortant du second oculaire sous des directions parallèles.

Ce télescope fait voir les objets droits, et par là même est plus propre que celui de Newton à l’observation des objets terrestres ; mais il le cède à ce dernier, soit du côté de la clarté, parce que la lumière a un verre de plus à traverser, soit pour la perfection de l’image, parce que le second miroir, qui est concave comme le premier, ajoute encore aux petites altérations inséparables de la réflexion qui se fait sur ces sortes de miroirs. Après tout, la construction des télescopes catadioptriques exigeoit une multitude de précautions délicates, et il falloit long-temps tâtonner, pour les diriger vers les objets que l’on vouloit observer.

890. Tel étoit l’état de la dioptrique, lorsqu’en 1747, Euler, en réfléchissant sur la structure de l’œil, conçut une idée qui a eu les suites les plus avantageuses pour le progrès de cette science. Voici en quoi consiste l’idée, dont il s’agit. Lorsque nous regardons les objets à la vue simple, leurs images ne sont altérées par aucun mélange de couleurs étrangères. Cet inconvénient n’a lieu, que quand des images produites par la réfraction à travers une lentille, et déjà teintes de couleurs

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