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DE PHYSIQUE.

des autres au sortir de l’objectif, font naître derrière ce verre une image altérée par la diffusion des foyers ; et les rayons qui sortent de l’oculaire transportent cette image au fond de l’œil, avec toutes ses causes d’imperfection. Les couleurs produites par la lumière décomposée s’effacent vers le milieu de l’image, où les rayons recomposent le blanc par leur mélange ; mais elles deviennent sensibles en approchant des bords, et y font apercevoir ces franges irisées qui défigurent les images et les empêchent d’être nettement terminées : ce défaut a été nommé aberration de réfrangibilité.

887. Newton, dont les découvertes sur les couleurs ont servi à mettre ce défaut en évidence, s’attacha à prouver combien il étoit nuisible au perfectionnement des télescopes catadioptriques, surtout si l’on se proposoit de raccourcir ces instrumens, pour les rendre plus maniables et d’un usage plus commode. En conséquence il prononça que la construction d’un télescope de ce genre, qui n’eût qu’une médiocre longueur et conservât aux images une netteté suffisante, étoit une affaire désespérée[1].

Dans cette persuasion, il tourna ses vues du côté de la réflexion, et imagina une construction dans laquelle il substituoit à l’objectif un miroir concave de métal. L’instrument qu’il exécuta d’après ce principe est connu sous le nom de télescope Newtonien, et nous allons en donner une idée.

888. Soit AB (fig. 155) l’image d’un objet lointain,

  1. Newtonis Optice, lib. I, pars 1, propos.7.
Tome ii.
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