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DE PHYSIQUE.

La loi que nous venons d’exposer, relativement aux divers états des disques qui se succèdent dans la pile, est la plus simple que l’on puisse imaginer ; mais il est très-probable que des expériences plus précises que celles qui ont été faites jusqu’ici pour la reconnoître, y apporteront des modifications. On peut même présumer qu’il existe ici d’autres actions dont l’influence, quoique beaucoup plus foible que celle des métaux, méritera d’être appréciée, lorsque l’on voudra parvenir à une détermination rigoureuse, qui exigera toutes les ressources de la physique la plus adroite, réunies à celles de la plus savante analyse.

489. Pour mieux saisir encore la différence qui existe entre la pile isolée et celle qui ne l’est pas, comparons-les l’une avec l’autre, relativement à leurs effets, pour charger le condensateur. Si l’on met la pièce supérieure d’une pile isolée en contact avec le plateau collecteur de cet instrument, celui-ci enlevera une partie de l’électricité de la pile, de manière que les quantités de fluide des différens disques subiront une variation, jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli. Mais la charge du condensateur sera limitée d’après la circonstance même de l’isolement, qui réduit la pile à n’avoir que sa quantité naturelle de fluide, sans rien pouvoir dérober aux corps environnans. Supposons, au contraire, que la pile communique avec le sol par sa base. À mesure qu’elle cédera de son fluide au plateau collecteur, elle réparera ses pertes aux dépens du réservoir commun ; en sorte que la tension de sa pièce supérieure restera la même, et que le condensateur se chargera graduellement d’une quantité de fluide proportionnelle à sa