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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

881. On nomme champ d’une lunette l’étendue de l’espace qu’elle permet à l’œil d’embrasser. Dans la lunette astronomique, la grandeur du champ dépend de la largeur de l’oculaire ; mais dans celle de Galilée elle est déterminée par la largeur de la prunelle, parce que les pinceaux de lumière sb′, ta′, qui sortent de l’oculaire, et qui renferment entre eux tous les autres envoyés par l’objet, vont, en s’écartant, passer près des bords de la prunelle, au lieu que dans la lunette astronomique, les pinceaux partent des bords de l’oculaire sous des directions convergentes, pour aller ensuite se croiser dans la prunelle : aussi la lunette de Galilée a-t-elle moins de champ, ce qui la rend d’un usage moins commode.

882. On parvient à redresser les objets vus au moyen de la lunette astronomique, en ajoutant deux nouveaux verres tellement disposés que les foyers des verres voisins se confondent toujours en un point commun. Ces verres portent le nom d’oculaires, comme celui qui est à la proximité de l’œil. On jugera aisément des effets de cette lunette à la seule inspection de la fig. 154. Les rayons eb, da, etc., qui forment l’image ab derrière l’objectif gh, après avoir pénétré le deuxième verre il, se croisent au foyer commun c de ce verre et du suivant ts ; ils passent à travers ce troisième verre, au delà duquel ils vont former une seconde image a′b′, qui est renversée par rapport à la précédente, et enfin l’oculaire kn les reçoit, en les rendant convergens vers le centre o de la prunelle.

883. Les instrumens que nous venons de décrire, et