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DE PHYSIQUE.

considérable que celle sous laquelle il la verroit sans intermédiaire.

Supposons que Cs, Ct soient les axes des pinceaux envoyés par les points A, B ; les rayons qui forment ces pinceaux convergeront vers l’oculaire, puisqu’ils iroient sans lui se réunir en a et en b ; et telle est la courbure de ce verre, qu’il rendra les rayons émergens parallèles ou à peu près, en sorte qu’ils entreront dans l’œil sous les directions convenables pour produire une image nette au fond de cet organe.

Enfin, il est évident que l’objet paroîtra droit, parce que les rayons partis des points A et B, au lieu de se croiser, à l’ordinaire, en traversant la prunelle, se seront croisés en passant à travers l’objectif, ce qui produit le même effet par rapport à la situation de l’image.

Tel est donc l’effet de l’oculaire kn que, par son intermède, les rayons qui tendoient à faire naître dans l’espace l’image ab, la peignent au fond de l’œil sous de plus grandes dimensions, comme si cette image étoit celle d’un objet situé au delà de z, et dont les extrémités envoyassent des rayons qui, après s’être croisés dans ce même point, continuassent leur route, sans se croiser dans la prunelle elle-même, en suivant les directions zb′, za′. La grandeur apparente de l’image est à celle sous laquelle l’œil verroit l’objet, à la vue simple, dans le rapport de la distance focale de l’objectif à celle de l’oculaire, comme cela a lieu pour la lunette astronomique[1].

  1. Smith, Traité d’Optique, p. 79.