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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

foyer étant plus rapproché exige une plus grande convexité, ne concourent pas aussi exactement sur la rétine en un point commun.

880. La lunette que nous venons de décrire ne sert que pour les objets célestes, à l’égard desquels le renversement de l’image a peu d’inconvéniens. On a imaginé, pour les objets terrestres, une autre espèce de lunette, connue sous le nom de lunette batavique ou de lunette de Galilée, qui est composée d’un objectif convexe et d’un oculaire concave, et qui fait voir les objets droits. Voici la marche de la lumière dans cette lunette.

Lorsqu’un objet est situé derrière un verre convexe, au delà du foyer des rayons parallèles, l’image que forment, du côté opposé, les rayons partis des différens points de l’objet (861), devient plus petite à mesure que cet objet est plus éloigné. Or, telle est la petitesse de celle que tend à produire l’objectif de la lunette batavique, que l’espace qu’elle occuperoit, sur un carton placé à la distance convenable, seroit sensiblement moindre que la surface sur laquelle les objets se peignent au fond de l’œil.

Soit gh (fig. 153) l’objectif ; soient AC, BC deux rayons partis des extrémités de l’objet, lesquels après s’être croisés au centre C de l’objectif, auroient été former en ab une petite image de l’objet. Si l’on place un oculaire concave kn entre l’objectif et cette image, les rayons divergens Cs, Ct le deviendront encore davantage en passant à travers cet oculaire, et prendront les directions sb′, ta′, d’où il suit que si la ligne Dd représente le diamètre de la prunelle de l’observateur, il verra l’image de l’objet sous la grandeur b′a′ beaucoup plus