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DE PHYSIQUE.

homme doué d’une bonne vue aperçoit distinctement un objet à la distance d’environ 22 centimètres (8 pouces) ; mais si l’objet est très-petit, l’angle sous lequel on le voit à cette distance rétrécit tellement l’image au fond de l’œil, que la vision n’a plus assez de netteté. Le microscope assimile l’image à celle d’un objet d’une grandeur très-sensible, qui seroit placé à cette distance ordinaire de 22 centimètres, où la vision immédiate est distincte. Il laisse à l’œil l’avantage de l’augmentation de grandeur, et fait disparoître l’inconvénient qui naît de la trop grande proximité de l’objet.

On dispose la lentille de manière que l’objet coïncide sensiblement avec son foyer, parce qu’alors les rayons de chaque pinceau extérieur arrivent à l’œil ou parallèles, ou très-peu divergens, ce qui est la condition requise pour la netteté de la vision, en supposant l’œil bien conformé.

876. Dans la même hypothèse, le diamètre apparent de l’objet, vu à travers la lentille, est à celui qui auroit lieu à la distance où l’œil aperçoit distinctement les objets ordinaires, comme l’angle sous lequel cet œil voit l’objet placé au foyer de la lentille, est à celui sous lequel il le verroit à la distance dont nous avons parlé. Or, les deux angles sous-tendent des cordes égales qui mesurent l’une et l’autre le diamètre réel de l’objet, de manière que chacun d’eux forme avec sa corde un triangle dont celle-ci est la base. Donc ces angles sont entre eux à peu près en raison inverse des hauteurs des triangles auxquels ils appartiennent. Or, la hauteur du triangle le plus court est la distance focale de la lentille, et la hauteur du plus long triangle est la distance