Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/406

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
387
DE PHYSIQUE.

vision ordinaire. C’est encore une suite de la dilatation des pinceaux, qui rend les rayons plus divergens vers l’œil, ou, ce qui revient au même, plus convergens dans le sens opposé, que si le verre n’existoit pas.

Il est vrai que quand nous regardons un objet au moyen d’un verre concave, notre premier mouvement est de le juger plus éloigné qu’à la vue simple, parce que nous le voyons plus petit ; mais un coup d’œil plus attentif redresse bientôt ce faux jugement ; car si l’on fait ici une expérience semblable à celle que nous avons indiquée (857), en parlant du verre lenticulaire, c’est-à-dire, si l’on fait aller et revenir, derrière le verre concave, un objet délié et d’une certaine longueur, et que l’on compare la distance apparente de la partie vue par réfraction, avec celle de l’autre partie qui dépasse le verre et que l’on voit à l’œil nu, il sera facile d’apercevoir que la première distance est plus petite que l’autre.

871. On appelle Myopes ceux qui, par un défaut naturel, ont la cornée et le cristallin trop convexes. Cette figure, qui augmente la quantité de la réfraction, tend à rendre plus convergens les rayons des pinceaux qui se forment dans l’œil, en sorte que le point de concours des mêmes rayons est situé en deçà de la rétine. Aussi les myopes ne voient-ils distinctement que les objets voisins, qui envoient vers l’œil des rayons plus divergens, et par là moins disposés à converger, par l’effet de la réfraction dans le cristallin et les humeurs de l’œil. Cette imperfection étant opposée à celle qui affecte l’œil des presbytes, on y remédie par l’usage d’un verre

B b 2